Interview - Ethel, la voix du Jardin Melifera. Agroécologie, biodiversité et vision de notre gin bio et de nos spiritueux

Chez Melifera, chaque bouteille de gin bio à l’immortelle, comme chaque bouteille de nos spiritueux de la gamme est l’aboutissement d’un engagement profond.
Aujourd’hui, c’est Ethel Gauthier, notre chargée de la biodiversité et des filières durables qui partage sa vision du Jardin Melifera : un espace de production, d’expérimentation agroécologique et un réservoir de vie, qui donne toute sa singularité à nos spiritueux.
Q1. Ethel, pouvez-vous nous raconter en quelques mots le concept et la vision du Jardin Melifera ?
Le Jardin Melifera n’est pas seulement un lieu où l’on cultive des plantes. C’est un projet global : celui de produire les immortelles, plantes aromatiques qui entrent dans la composition de nos gins, mais aussi celui de préserver la biodiversité locale et d’expérimenter des pratiques agroécologiques adaptées à notre territoire.
Christophe m’a recrutée en 2021 pour créer cet espace unique. Nous travaillons pour que ce jardin soit à la fois productif et vivant, un lieu où les insectes, les fleurs et les hommes cohabitent en équilibre.
Q2. Quelles sont les valeurs fondamentales qui guident vos pratiques ?
Trois valeurs résument notre démarche :
1. L’agroécologie, qui nous pousse à cultiver dans le respect du sol et de la biodiversité.
2. La protection de la biodiversité, notamment avec notre attention portée à l’abeille noire (Apis mellifera Mellifera, à qui nous empruntons notre nom)
3. Ancrage local, car ce Jardin participe au rayonnement de l’île d’Oléron, et nous travaillons en collaboration avec les acteurs locaux.

Q3. Concrètement, quelles pratiques mettez-vous en place au jardin ?
Nous appliquons les principes de l’agroécologie. Nous travaillons avec des couverts végétaux pour protéger le sol ; nous limitons autant que faire se peut le travail mécanique et intervenons le moins possible.
C’est la base de l’agroécologie : laisser la nature se réguler en la guidant et l’accompagnant. Nous plantons notamment des haies champêtres et nous avons recours à l’éco-pâturage avec moutons, chèvres et ânes poitevins. L’an dernier, j’ai même adopté deux ânes qui sont à present les locatiares permanents du Jardin Melifera. Ehop et Mustang m’aident aussi à préparer les planches de culture et à diverses taches du Jardin.
Ces pratiques associées favorisent la biodiversité et nous aident à construire un jardin résilient face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents.

Focus sur l’immortelle
L’immortelle est notre plante signature. C’est la première que nous avons implantée sur le Jardin Melifera. Il était essentiel de choisir de la cultiver car c’est une plante protégée dont la cueillette sur la dune est très réglementée (elle participe à l’enracinement de cette dune).
Nos immortelles sont cultivées sur le Jardin au Nord d’Oléron. Nous les récoltons à la main tous les mois de Juin, au moment où ces fleurs jaunes sont les plus parfumées. C’est un travail artisanal, minutieux, qui demande rapidité et précision car la chaleur estivale peut abîmer les fleurs en quelques heures.
On retrouve l’immortelle dans toute notre collection de spiritueux, et c’est elle qui confère à Melifera son identité florale et solaire, ancrée dans le terroir oléronais.

Q4. Quel est le lien entre vos pratiques agroécologiques et la qualité du gin ?
Le goût commence dans le sol. Quand on cultive dans un environnement vivant, les plantes développent une richesse aromatique incomparable. Nous sommes convaincus que plus le sol sera riche, plus la biodiversité sera vivante, et plus nos plantes seront belles et savoureuses. Qu’il s’agisse de l’angélique, de l’absinthe ou de l’immortelle, chaque récolte exprime le terroir d’Oléron et donne au gin Melifera sa singularité. C’est aussi un engagement qui nous tient à cœur : Celui de concilier consommation et bien faire.
Q5. Et l’abeille noire, quel rôle joue-t-elle dans votre démarche ?
L’abeille noire est une espèce emblématique de notre territoire, et c’est même elle qui a inspiré le nom Melifera. Nous engager pour la préserver et nous en faire les ambassadeurs est essentiel dans la démarche engagée de Melifera. La rusticité de l’abeille Noire en fait une véritable sentinelle du vivant, précieuse pour l’avenir. Elle a un patrimoine génétique unique (et en danger) et une résistance rare face au changement climatique. Depuis 2020, nous avons mis en place plusieurs actions avec le conservatoire de l’abeille noire. Sa préservation est aujourd’hui semée d’embûches, mais nous restons attentifs aux initiatives régionales qui œuvrent à sa sauvegarde. Dans notre jardin, nous avons plusieurs ruches; nous collaborons avec plusieurs apiculteurs et nous veillons à offrir un environnement riche en fleurs mellifères, pour que toutes les pollinisatrices puissent y trouver refuge et ressources.

Q6. Pourquoi avoir choisi le format interview pour partager cette vision ?
Je suis persuadée que la transmission est au cœur de l’engagement durable. Chaque été, j’ai plaisir à ouvrir le Jardin Melifera plusieurs jours pour partager et expliquer notre démarche aux visiteurs. L’interview permet aussi de donner la parole aux gestes concrets, à la vision et aux valeurs. C’est de surcroît un moyen de créer un lien direct avec nos consommateurs : vous comprendrez mieux ce qu'il y a derrière chaque bouteille, et pourquoi cette démarche compte vraiment.
Conclusion
Le Jardin Melifera, c’est une philosophie incarnée dans chaque geste : planter, choisir, pailler, récolter… mais aussi préserver, observer, transmettre. C’est cette approche agroécologique, enrichie par la culture artisanale de l’immortelle, qui fait de nos gins, bitters et liqueurs, des spiritueux uniques, intimement liés à leur terroir.
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